Que pense l’écureuil ?


La photographie est un étrange miroir :
elle ne nous renvoie pas tant notre apparence (même dans le cas d’un selfie),
que notre monde intérieur.

p1100522

En effet, la photographie nous révèle ce qui, du monde, a fait écho en nous.
Ce faisant, elle esquisse un profil de nos sensibilités, de nos capacités d’émotions.

p1020603

L’Art est Célébration de la Beauté,
et photographier c’est admirer.

L’écureuil considère ainsi la photographie avant tout comme un art
et cherche essentiellement à montrer que rien n’est anodin.
Rien n’est négligeable ni méprisable.
Toute chose comporte au minimum une parcelle de beauté.
Pour le moins, rien n’est formellement, visuellement, inepte.

Tout est porteur et plein de « quelque chose », que le photographe pourra, au moins en partie, révéler sinon libérer.
A charge ensuite à l’observateur, observatrice, de percevoir à son tour.

Tout est admirable –
voilà peut-être le sens propre et commun à toutes les photographies de l’écureuil.
Hors de toute considération morale, qui n’est pas le propos ici.

Ensuite,
au-delà de l’esthétisme,
ce que l’écureuil cherche à capter par la photographie c’est :
comment la forme « fait sens ».
En quoi une ou des formes en viennent à produire simultanément de la signification,des idées, et des émotions – dans notre esprit ?

Jusqu’à l’invention de la photographie, l’art était reformulations du Monde.
Avec la photographie, la représentation atteint l’exactitude.
La photo est ainsi un idiome créé par l’humain pour la réalité.
L’idiome photographique permet au Monde de s’exprimer;
grâce à l’humain, et pour l’humain.

De cette expression, l’écureuil prête principalement attention à sa poésie :
à la beauté signifiante.
Cependant, afin de produire un impact encore plus efficace.
L’écureuil essaie de s’adresser simultanément à la sensibilité et à l’intellect
de la personne qui regarde ses photographies.

p1060238

Il est intéressant de constater que, pour les scènes que l’on s’accorde à trouver belles, la beauté réside dans…les détails, et peut ensuite, par un effet de combinaison et composition, s’étendre à toute la scène.

Les Réalités sont constituées d’espace et de matières; ces dernières étant soit statiques soit en mouvement.

Un des aspects fascinants de tout mouvement réside en ce que les agencements des matières peuvent atteindre la perfection à certain moment précis : s’optimiser pour et en vertu de tel mouvement et à tel instant unique de ce mouvement.

Quelle que soit la chose observée, à un moment précis son apparence prendra toute sa plénitude et toute sa grâce.
Objet ou individu, chacun, chacune, a son « agencement optimal ».

C’est aussi en cela que consiste l’activité du photographe :
montrer le fruit furtif du temps et de l’espace – la forme.

La plupart des photographies de l’écureuil ne sont ni « localisées » ni « temporalisées » :
on ne peut dire ni où ni quand elles ont été prises.
Normal : ce n’est pas ce que l’écureuil cherche.

L’écureuil est intéressé par…l’éclat.
L’éclat d’un instant, d’un lieu, et de ce qu’ils contiennent ensemble.

Pour ce faire, l’écureuil se concentre sur les rapports entre formes et couleurs.
Ce dialogue de type organico-architectural entre les contours et leurs réflections.
L’équilibre entre les galbes, les textures et les teintes.

La beauté est toujours une structure, sinon une organisation.
Il n’est de vérité que de formes – le reste est principe.

dsc01581


Laisser un commentaire